Les Européens ne semblent pas toujours avoir conscience de ce qui se joue en Ukraine. Un État, la Russie de Poutine, a décidé d’envahir son voisin en reniant sa parole et les traités qu’il avait signés. En effet, de nouveau indépendante en 1991, l’Ukraine avait accepté de se débarrasser des 1 800 armes nucléaires que la défunte URSS avait stockées sur son territoire, en contrepartie de la reconnaissance de ses frontières et de leur intégrité. Ce « protocole de Budapest », signé en 1994, fut garanti par les États-Unis, qui financèrent la destruction de ces armes, le Royaume- Uni et les membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Cet épisode de la fin de la Guerre froide, avait été géré, comme les autres, par la bonne volonté, des moyens pacifiques et une communauté internationale solidaire. Avec le recul, on ne peut que se féliciter de la manière dont l’empire soviétique avait été démantelé dans le respect de la volonté d’indépendance des peuples qu’il avait asservis.
Par Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman Illustrations : Maria Primatchenko