« Quand c’est bon c’est bon ! »
On ne présente plus Antoine Cadinu, qui fut responsable du poisson chez Le Doyen, à Paris, avant de décrocher une étoile au Michelin, à Ajaccio, à l’hôtel Dolce Vita d’Antoine Federicci, établissement emblématique des Trente Glorieuses. C’est à une double explosion des sens qu’il nous convie aujourd’hui : celles des saveurs et des couleurs de sa table, L’Archestrate, à Tavera. Pénétrer dans la Rotonde de fer forgé (huit portes, 16 vitres) est donc un éblouissement, provoqué simultanément par le Nubien (bois et plâtre) polychrome porte torchère, le lustre en verre de Murano (ses jaillissements bleus, rouges, jaunes, verts éclairent soudain l’esprit), les sièges habillés de tissus (gammes de bleus, de jaunes, de roses…) choisis dans la collection Collinet par Marie-Christine, son épouse, tapissière-décoratrice (elle dit justement que l’assemblage du bois et du tissu – au lieu de simples sièges de couleurs – magnifie la polychromie). Disons-le : dîner au cœur d’une création artistique est une chance. Beigbeder le dit prudemment mais fermement : « A quoi reconnaît-on un bon restaurant ? Les verres à vin y sont plus grands que les verres à eau. » Ici le chef est à l’écoute de la nature, considère son potager avec amour, sa créativité se confondant finalement avec le talent des agriculteurs alentour. « L’agriculture c’est la base de la culture » aimait à rappeler Maurice Béjart. Antoine se fournit en charcuterie à Tavera chez José Chiaresini et Julien Raffali, choisit ses fromages chez les Pantaloni également à Tavera, achète son huile d’olive à Vero chez Jean-Paul Armani. Petite conversation sur la cuisine.
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