« Chaque projet est une déclaration d’amour »
Dans l’histoire d’Amelia il y a essentiellement Christiane, sa mère, et « Loulou », son grand-père, figure ajaccienne qui créa les premiers supermarchés de sa ville. « Il était fou de son île, comme moi. J’ai souvent la sensation de marcher dans ses pas, sous son regard qui protège. Il m’a transmis cet amour-là, cette façon d’être présente pour mon île, de la sublimer. » Les événements qui s’ensuivront n’ont qu’une importance secondaire puisqu’ils ne sont que l’extension de la vérité de cet homme et de cette femme. Diplômée de l’École Spéciale d’Architecture de Paris, titulaire d’un Master 2 de Droit de l’urbanisme et de la construction et du développement durable, Amelia Tavella exprime son art en Corse, poussée par un élan dont la clé secrète est l’enfance. Ses projets appellent la sensualité : « Toucher, dessiner, transformer ». L’œuvre a le respect absolu de la nature : « Se glisser sans jamais déformer, dénaturer » pourrait être sa devise. Amelia a cette formule : « C’est un prolongement et non une amputation ». Finalement son destin sera poétique : « Je construis avec cette idée de raconter une histoire. Mes bâtiments sont des récits. J’écris mes formes, mes lignes, mes dessins. » Elle a notamment restauré le couvent Saint-François de Sainte-Lucie de Tallano, créé l’école de Sainte Marie Siché, A Strega, (prix Pierre Cardin de l’Académie des Beaux-Arts 2017, prix de la Jeune Femme Architecte en 2016), réalisé les constructions du Conservatoire Henri Tomasi avec Rudy Ricciotti et du Forum Edmondu Simeoni à Lumio, conçu la médiathèque Pifano à Porto-Vecchio… Elle est en charge de l’aménagement paysager et urbain de la Citadelle d’Ajaccio.
hotos Marianne Tessier