Cela fait plus d’un an que notre rapport au monde est bouleversé. D’abord enfermés, puis libérés – pas délivrés… –, puis re semi-enfermés, puis, bon, on ne sait plus trop mais pas les coudées franches non plus – puisque, diantre, c’est à présent là qu’on éternue –, privés de visages et de contact, ralentis, comme la vie qui s’écoulerait, soudain paresseusement, d’une perfusion trop lente, imbibés d’alcool mais par les paumes, paumés émettant un sillage de fragrance désinfectante ; et c’est le printemps, inexorablement. Sa lumière, ses chants d’oiseaux, son appel. C’est le printemps, bordel.
Par Laure Limongi Illustration : Édouard Monet, Le printemps Photo : Rita Scaglia