La démocratie alimentaire
Avait-on oublié que Bianca Fazi avait la charge du social ? Sans doute sa condition de médecin urgentiste et plus encore la crise sanitaire ont-elles occulté ce volet de sa mission exécutive à égalité avec la santé. Il est à craindre, hélas, que l’effet inverse ne se produise dès lors qu’à cette crise sanitaire succède la crise économique qu’elle a générée. Et que cette pause sanitaire – restons prudents – nous mette face à une situation de sinistre social. Il n’empêche. Bianca Fazi, tous ces mois de crise était sur les deux de fronts de la santé, dans la lumière, et du social, dans l’ombre. Rappelons cependant - « La répétition est la plus forte des figures de rhétoriques » affirmait Napoléon – que la Corse, selon l’Insee, est la région de France métropolitaine qui connaît le plus fort taux de pauvreté avec 18,5% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, mais qu’elle est encore, toujours selon l’Insee, la région la plus impactée économiquement par la crise du Covid-19. C’est dire que les inégalités sociales ont été mise à rude épreuve. Mais l’élue nous alerte sur la nécessité de transformer radicalement le modèle d’aide alimentaire. Ce qui l’amène à nous faire part de considérations systémiques et d’orientations micro territoriales. Ce qui témoigne aussi d’une hauteur politique.
Par Constant Sbraggia – Photos Rita Scaglia