Je me souviens d’un film dont le titre, la musique et la légèreté m’avaient séduit : Quiet Days in Clichy. Henry Miller. Le noir et le blanc. Les vrais couleurs de Paris, le désordre, l’amour… Le titre était trompeur : tout cela n’était qu’une chanson que je fredonnais par goût du souvenir. J’avais alors compris que le bonheur était lié à l’intranquillité. Si tel n’est pas le cas, c’est qu’il s’agit d’une satiété grossière, celle qui après un bon dîner fait ronfler l’homme comme un ours au péril de sa femme. Il n’est alors, repu, que dans le bonheur du ventre. Et Pessoa avait raison d’être intranquille lorsqu’il écrivait : « Bien avant de commencer dans les choses c’est en nous que commence l’automne ». 14 Sept.1931.
Par François Léotard