La France s’est longtemps contemplée dans les deux images, aussi fortes l’une que l’autre, de Louis Pasteur et de Jules Ferry. Il s’agissait pour établir une République vivante et forte de s’appuyer sur des volontés symboliques et crédibles. Mais au-delà des hommes nos anciens avaient certainement conscience que les deux piliers d’une nation solide avaient des noms simples : la santé et l’éducation. Ces deux mots féminins portaient en eux une force de réconfort et de générosité qui formait l’esprit d’une opinion cherchant alors, avec l’armée, troisième partenaire, à construire une cohérence sociale fondée sur un principe d’égalité. Ce fut une réussite longue, laborieuse, tenace, toujours controversée mais solide. Un pays comme le nôtre avait le besoin impérieux de cette révolution « à bas bruit », lente et constante, qui contenait en elle-même ce que la révolution politique n’apportait pas toujours. Louis Pasteur et Jules Ferry furent avec d’autres les aventuriers de cette épopée.
Photo : Rita Scaglia