La belle époque
Envie de partir, autrement dit de lire : la lecture reste le plus accompli des voyages. Elle est la fois une errance et un ancrage. J’ouvre La belle époque (titre racoleur par ces temps anxiogènes) de FOG. Oups! Page 22 : « Après des considérations classiques sur la France, « pays changeant », « la maladie endémique de Paris, la légèreté » ou encore l’effondrement des « contraintes traditionnelles » - religieuse, familiale, sociale, sexuelle -, Pompidou émet une prédiction qui, longtemps après, est toujours d’actualité : entre « l’anarchie des mœurs » provoquée par l’essor de l’individualisme et « l’accroissement illimité du pouvoir étatique », il faudra arbitrer avant la collision qui pourrait déboucher sur « un totalitarisme de gauche ou de droite ». « Nous sommes arrivés, conclut-il, à un point extrême où il faudra, n’en doutons pas, mettre fin aux spéculations et recréer un ordre social. Quelqu’un tranchera le nœud gordien. La question est de savoir si ce sera en imposant une discipline garante des libertés ou si quelque homme fort et casqué tirera l’épée comme Alexandre.
Par Fabien Danesi - Photos Rita Scaglia captures d’écran D.R.