Dès le dix-huitième siècle, l’éducation de tout gentil-homme de l’Europe du Nord – et Proust ne peut l’ignorer ! - s’achève par le Grand Tour. Ce périple obligé l’emmène en Italie, en Toscane et en Vénétie, puis l’entraîne jusqu’à Naples et Pompéi, où il découvre les beautés de la Rome antique. Ces paysages sublimes, il les connaît à travers la peinture, la lecture et des études fondées sur les humanités grecques et latines. Ce voyage qui s’étire sur plusieurs mois ou parfois plusieurs années en compagnie d’un tuteur se termine généralement sur la Riviera italienne et française dont le climat est recommandé pour les phtisiques. Il arrive aussi que des poètes et des écrivains, à l’instar de Lord Byron, Shelley, Nietzsche, Katherine Mansfield, D. H. Lawrence, élisent domicile en chemin, dans un village perché, un port de la Ligurie ou de la France méridionale.