Festival international de chant lyrique de canari
C’est le rendez-vous tant attendu de la fin de l’été, quand d’ordinaire les villages se vident l’effervescence s’empare de Canari et les voix, fantastiques, des festivaliers résonnent longtemps sous les voutes du couvent. À un visiteur arrivant à Canari fin août et cherchant le berger, il avait été répondu : « Il est au chant ». Si la tension reste palpable, c’est que les enjeux sont d’importance, les candidats s’entraident et s’encouragent mutuellement. « L’atmosphère ici est unique, il y a beaucoup de bienveillance entre nous, c’est rare. » Le Prix du public transforme les spectateurs en acteurs. (Cette année c’est la soprano chinoise Xiu Yan qui a touché leur cœur). Cinq jours de musique et d’émotions fortes dès les épreuves éliminatoires ouvertes au public. En clôture cette année le Diu vi salve Regina interprété au suprême par une vingtaine de chanteuses et chanteurs. De l’avis commun du jury et du public, le cru 2023 était exceptionnel. C’est Francesca Pusceddu, une jeune soprano italienne, qui a reçu le premier prix féminin. « C’est très rare que les Italiens concourent en dehors de leur pays, mais Francesca ne doit pas regretter d’être venue car dans la foulée de ce Prix elle a été embauchée à l’Opéra de Marseille ! » (Pas de premier Prix masculin en raison d’une trop faible participation masculine selon les normes internationales, il arrive ainsi que certains prix ne soient pas décernés). Cette édition 2023 inaugurait un Prix Henri Tomasi, il a été décerné à Sara Notarnicola pour son interprétation de la Nanna, berceuse de l’opéra en langue corse Sampieru Corsu (du compositeur Henri Tomasi, traduit par Jacques Fusina d’après le livret original, à l’occasion de la création en 2005, pour l’Opéra de Marseille, avec une mise en scène de Renée Auphan).
B.P. Photos Rita Scaglia