« Comme une note bleue… »
C’est l’histoire de ritournelles qui, avant d’être enregistrées, animaient les joyeux diners d’un petit cercle d’amis… jusqu’au jour où François Truffaut décida d’en prendre une pour son film Jules et Jim. Et Le Tourbillon de la vie fit le reste… Manifestes involontaires d’insouciance, les chansons de Jeanne Moreau sont des odes à la fugacité de l’existence, des mots de rien… « Chanter, c’est une jolie façon de s’exprimer. Voyez toutes les émotions, tous les messages que l’on peut faire passer en trois ou quatre minutes », disait-elle. Elle a offert sa voix de diseuse aux mots des poètes : Rezvani, Duras, Genet, Prévert, et aux siens. Fabienne Marcangeli et ses deux musiciens ont choisi de nous faire redécouvrir Jeanne en jazz, mais aussi d’évoquer tendrement Jeanne l’actrice au gré d’un florilège de dialogues de ses films : « Ascenseur pour l’échafaud », « Journal d’une femme de Chambre », « Jules et Jim », « Moderato cantabile », « La vieille qui marchait dans la mer »… Derrière les « mots de rien » de Jeanne, se cache dans ce spectacle une tendre et humoristique allusion à une vie de couple, avec ses hauts et ses bas, ses drames et ses joies. Les chansons fétiches que sont « Le tourbillon » et « La mémoire qui flanche » seront entourées de thèmes moins connus comme « Juste un fil de soie », « La peau Léon », « Tout morose », « India song », « Ni trop tôt ni trop tard »…
Photos Rita Scaglia