Faire correctement son métier, voire exceller dans ses activités, ne suffit plus. Quoi qu’on fasse, il convient désormais de se dire aussi « engagé » si l’on veut obtenir le label de respectabilité qui tient lieu de sésame social. Alors s’engager pour une juste cause ? Sans aucun doute, mais à condition de s’être auparavant désolidarisé de la troupe des « engagés » de tous bords qui occupent l’espace médiatique, et dont la bonne conscience militante alimente une rhétorique accusatrice. Car on ne s’engage réellement que si l’on se met soi-même « en gage », autant dire si l’on court un vrai risque.
Par Françoise Bonardel – Illustrations Banksy