« Les obstacles sont politiques et non scientifiques. »
Un ancêtre qui fut maire d’Ajaccio, une rue de la ville porte aujourd’hui son nom, descendant en ligne directe de David Comnène ou David II, dernier empereur de Trébizonde. (Rappelons que l’Empire de Trébizonde, fondé en 1204, est un État grec qui succède à l’Empire byzantin). Mazette ! Je lui avais demandé – c’était en avril 2020 – ce que cela lui inspirait. L’invitant par là même à considérer qu’un tel héritage ne saurait être anodin. « Probablement vous engage-t-il » avait-je alors avancé. Voici ce que ce génie iconoclaste des mathématiques m’avait répondu : « L’ascendance noble peut refléter le hasard de la naissance et des intrigues, plus que le mérite. Ce qui est bien plus inspirant pour moi est le périple de mes ancêtres Stephanopoli (de Comnène) qui au 17ème siècle ont fui leur patrie du Péloponnèse, alors envahie par les Turcs, pour traverser toute la Méditerranée et finalement se retrouver accueillis en Corse. Souvent je repense à cet équipage errant sur les flots, laissant derrière eux tout ce qu’ils avaient possédé, prêts à repartir de rien, confiants que quelque part les attendait leur place parmi les humains. Ils ont fondé Cargèse : c’était désormais leur patrie pour les siècles à venir. » J’entrelace aujourd’hui cette épopée héroïque faiseuse d’âme à son engagement écologique porté plus haut et plus fort. Pour mieux embrasser la Méditerranée. Conversation.
Par Constant Sbraggia – photos : Rita Scaglia