« Le ciel n’est bleu que par convention, mais rouge en réalité » (lettre de Matisse à Giacometti)
Cette photo surréaliste souligne le décalage entre la réalité et le rêve, entre le présent et le passé, la fixité du regard de Kalia polarise notre intérêt pour ce qui est caché et que le visible ne montre pas. L’esprit de provocation prend ici la forme d’un sentiment assez intense, une sorte de combat entre le visible caché et le visible apparent. Point de force. Les cheveux de Kalia flottent au vent immobile. Question. Combien de temps dure un souvenir ? Élan. Nous allons au vent immobile pour saisir l’indicible, ce terrain vague où se font des rencontres hasardeuses, refaire des gestes perdus desquels nous n’avons même plus la notion. Les baisers partis de tous ces cheveux, / Baisers qu’on sema sur tous ces cheveux, / Et puis en allés parmi le grand vent…
Par Constant Sbraggia