Boxe !
Cette Bastiaise de 34 ans enseigne la philosophie à l’université UPEC Créteil et pratique assidûment l’Aïkido. Après Le temps et la loi, paru en 2013, elle publie L’art du combat aux Presses Universitaires de France. Dans cet ouvrage Coralie Camilli développe l’idée que les arts martiaux sont une pensée. Une manière de reconfigurer ce que nous croyons savoir à propos des évidences les plus élémentaires de notre existence : la vie, la mort, l’espace, le temps, la force, le corps… Étonnamment peut-être, la philosophie – elle y est venue par Pascal qui lui a offert une « belle boîte à outils, bien complète, et bien complexe ! » - ne la rend pas heureuse : « La philosophie aide à comprendre, m’a-t-elle dit, à démêler, à déchiffrer, à problématiser, à complexifier, je dirai pour ma part que le bonheur n’a rien à voir avec tout ça ». Il y a deux ans environ, je lui avais demandé ce qui l’enchantait dans l’existence, sa réponse m’avait déconcerté : « Sentir tous mes muscles tendus pendant l’entraînement de boxe thaïlandaise ! C’est une des meilleures sensations du monde». Le mois prochain elle montera sur le ring… Cet espace de vérité. Arthur Cravan, poète (le « poète aux cheveux les plus courts du monde » et boxeur, fondateur de la revue littéraire Maintenant, jurait que la « sublime beauté de la boxe » ne trompait que les « abrutis ».
Par Constant Sbraggia – Photos Rita Scaglia