LA POÉTESSE NITCHEVA AU COEUR DE L’EXPOSITION SPOSAMI de Centru Culturale Alb’oru, à Bastia, jusqu’au 30 avril.
De son vrai nom Danielle Fiorentini, Nitcheva est une artiste inclassable et qui ne souhaite surtout pas être classée. Artiste qui casse les codes autant qu’elle brouille les pistes, elle sait être aussi une muse qui s’amuse. Nitcheva est au cœur de l’exposition SPOSAMI au Centre Culturel Alb’oru, du du 5 au 30 avril 2022. En nous conviant à ses épousailles protéiformes, c’est un peu de son monde et des fulgurances qui la visitent et l’habillent, qu’elle partage avec nous. Elles nous entraine derrière le miroir de son ami photographe Antoine Giacomoni, prend la pose dans l’intimité des toilettes du monde entier ( 8000 clichés) et nous propose un voyage immobile, noces solitaires fascinantes sous la forme d’une performance filmée réalisé par Philippe Raffalli. « SPOSAMI est né d’une envie d’épouser le monde, d’épouser chaque chose de mon quotidien. L’envie aussi de parler à toutes les femmes du monde. C’était très important pour moi que cette exposition soit présentée pour la première fois à Bastia. Pouvoir partager l’intimité de mon « travail » relève d’une forme de pacification avec moi-même autant qu’avec la Corse, au plus près de ma vérité ». Sa vie entre Bastia, Paris et Berlin, nourrie une part fondamentale de son parcours lié à ces trois lieux indispensables à sa créativité, mais aussi dans le mouvement de l’un à l’autre autant que dans la part de manque salvateur. Après des études de lettres à la Sorbonne où elle avait préparé une thèse sur le corps et le politique, elle devient enseignante. Son questionnement sur le corps et son éthique sont nourris d’un rapport quasi chamanique avec le rock (notamment The Stooges), la gnose et la poésie. Il est question d’un langage qui la tire de l’informe pour la mettre au monde à perpétuité. Se succèdent alors les belles rencontres, celles qui encouragent l’expression de sa poésie.
Par Barberine Serpaggi – photos Rita Scaglia