Sauver la Méditerranée
Cela fera bientôt dix ans. Nous nous disions – par « nous » j’entends précisément Marianne Tessier et Rita Scaglia, les deux soleils qui illuminent nos pages - qu’au regard de la crise économique, de la crise que connaissait la presse il fallait une sacrée dose d’inconscience pour fonder un magazine. Qui écouter ? Vous connaissez le mot d’Oscar Wilde : « Les vieux croient à tout, les gens d’âge mûr mettent tout en doute. Les jeunes savent tout. » Sans doute avons-nous écouté notre enthousiasme. À raison notre instinct nous disait qu’aux crises succèderaient des crises. Chacun de nous fit sien ce cocteauïsme de Cocteau : À l’impossible je suis tenu. Je crois bien qu’il nous colle encore à la peau. Ah ! N’en faire qu’à sa tête ! C’est être sincère, c’est avancer léger, c’est aussi marcher sur un fil, atteindre la pointe extrême de l’entreprise. Une folie douce, je serais tenté de dire une folie aimable.